Poutine, café, pizza froide, cuillère d’huile d’olive, sudation, bicarbonate de soude, jus de tomate, aspirine.
Ces quelques trucs « de grand-mère » sont depuis longtemps proposés sur le Web pour vaincre les effets indésirables liés à la consommation excessive d’alcool. Entre inflammation et déshydratation, les symptômes du lendemain de veille sont des phénomènes biologiques plutôt complexes et restent encore un mystère mystérieux pour la science.
Mais est-ce possible de soulager sa gueule de bois (ou vraiment pas)?
On se dit « j’aurais du faire attention » ou que « plus jamais» ça ne va arriver. Mais il est trop tard. On va passer une journée misérable à souffrir de veisalgie. C’est le nom scientifique pour la gueule de bois, qui provient du mot norvégien kveis (malaise qui suit la débauche) et de la racine grecque algia (douleur). Ça se glisse bien dans une conversation, mais ça ne nous soulagera pas de notre mal à savoir ça.
On risque juste d’avoir l’air bien plus malade aux yeux de notre « boss » de lui annoncer cela.
Lorsqu’on boit un verre, l’alcool se répartit dans tous les organes de notre corps, surtout dans les tissus contenant beaucoup d’eau et de gras. C’est ainsi que les toutes petites molécules d’alcool parviennent rapidement aux organes très vascularisés comme le cerveau pour nous monter à la tête.
L’alcool qu’on a si joyeusement ingéré doit être éliminé, un processus qui dépend à 90% de la bonne volonté de notre foie. C’est un processus étape qui prendra environ 24 heures à s’effectuer et qui nous demandera beaucoup d’énergie. La patience est de mise et toutes les cures détox de ce monde, complètement inutile.
Peu importe la quantité d’alcool consommée, un foie en bonne santé sera capable d’éliminer l’équivalant d’une bière de 340 ml, d’un verre de vin de 140 ml ou de 50 ml d’alcool fort à l’heure. Au-delà de cette consommation, on ne doit pas s’attendre à des miracles.
Les lignes directrices pour une consommation d’alcool responsable suggèrent deux consommations par jour pour les femmes et de trois par jour pour les hommes. Si vous respectez ces quantités, on s’assure quasiment d’être frais comme une rose au lendemain, même si ce n’est pas le gros party.
À ce jour, le seul remède qui a fait ses preuves est le temps. Mais quelques pistes intéressantes ont été étudiées par les scientifiques. Voici donc quelques trucs à efficacité variable contre la gueule de bois:
ÉducAlcool: L’alcool et le corps humain. [EN LIGNE]
Maxwell et al. Acetate Causes Alcohol Hangover Headache in Rats. PlOsOne 2010. [EN LIGNE]
Rohsenow DJ et al. Effects of caffeinated vs. non-caffeinated alcoholic beverage on next-day hangover incidence and severity, perceived sleep quality, and alertness. Addict Behav. 2014 Jan;39(1):329-32.
Rohsenow et al. Intoxication with bourbon vs vodka : Effects on hangover, sleep and nextday neurocognitive performance in young adults. Alcohol clin exp res. 2010. [EN LIGNE]