Jus de fruits purs à 100%, style pressé maison, fait de concentré, boisson faite de vrais fruits, jus concentrés, jus fortifiés ou enrichis, boissons fruitées…
L’offre alimentaire déborde au rayon des jus et l’industrie sait habilement nous séduire en vantant leurs mille et un avantages pour notre santé. Confus quand vient le moment de boire (ou pas!) ou de choisir (ou pas!) un jus de fruits à l’épicerie?
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mots de Annie Ferland, nutritionniste + docteure en pharmacie
infographie de Mara Hannan-Desjardins, nutritionniste
En raison de leur haute teneur en sucre et du nombre de calories par volume qu’ils contiennent, les jus de fruits ne sont plus présents dans le nouveau Guide alimentaire canadien paru en 2022. Le message est clair: « Faites de l’eau votre boisson de choix ». La majorité des études scientifiques vont en ce sens. Remplacer les jus par de l’eau peut avoir un impact considérable sur notre état de santé en général.
Cela dit, il y a les recommandations et la vraie vie.
Si on considère consommer une portion raisonnable (on parle d’environ 125ml) de jus de fruits purs à 100% à l’occasion (donc pas à tous les jours), ça peut faire partie d’un profil alimentaire sain, qui prend en considération la notion de plaisir lié aux aliments et le contexte dans lequel on peut en boire (ex. avant l’entraînement). Ça paraît peu comme quantité, mais ça correspond tout de même à 15 g de sucre. On doit faire attention aux grands verres bien remplis et aux bouteilles de format individuelles que l’on retrouve dans les dépanneurs. Leur volume (parfois plus de 500 ml) est une quantité considérable de sucre. Il faut donc rester critique face aux portions exagérées qui peuvent nous être offertes.
« Notre meilleur choix, ça restera toujours de croquer dans un fruit entier - qui a une meilleure valeur nutritive et qui apporte des fibres nécessaires à une saine alimentation - de boire de l’eau quand on a soif et de choisir des moments propices pour boire du jus (comme avant un entraînement par exemple). »
Si on a envie de mettre du jus à notre menu, on mise avant tout sur les jus purs à 100%. C’est un jus qui a été préparé à partir de la pulpe de plusieurs fruits. Qu’il soit frais, pressé à froid, bio, fait à partir d’un extracteur à jus à la maison, fortifié de calcium ou fait à partir de concentré, il ne contient aucun sucre ajouté, d’agents de conservations ou de colorants. Par contre, il ne faut pas s’attendre à consommer beaucoup de fibres en comparaison à un fruit entier.
Il faut absolument lire la liste des ingrédients pour savoir si son jus est pur à 100% ou s’il contient du sucre ajouté. On recherche un jus qui aura une liste qui se limitera uniquement à du jus de fruits (ou à du jus concentré et de l’eau filtrée) et parfois à quelques vitamines et minéraux. Une consommation occasionnelle – ce qui correspond à une fréquence d’environ 1 fois par semaine – est généralement acceptable.
Les boissons fruitées (ou les jus sucrés), quant à eux, contiennent surtout de l’eau, du sucre, des colorants et des arômes naturels et artificiels. On y verra bien clairement du sucre (glucose-fructose avec de la purée de fruits) dans le haut de la liste des ingrédients. Une consommation exceptionnelle (0-3 fois par mois) est à privilégier.
Qu’on décide de boire du jus ou pas, il faut simplement avoir l’information nécessaire pour faire le choix qui nous convient. Il faut aussi se souvenir que la modération a bien meilleur goût!
Article publié le 02 octobre 2016
Dernière mise à jour le 01 mars 2023
Déclaration de l’Ordre des nutritionnistes-diététistes du Québec. Superflus, les jus?
Santé Canada. Guide alimentaire canadien 2022.[EN LIGNE] (page consultée le 1 mars 2023).
Déclaration de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Le sucre, les maladies du cœur et l’AVC. [EN LIGNE] (page consultée le 01 mars 2023).
Fondation des maladies du coeur et de l’AVC. Figure 1-Vos boissons contiennent trop de sucre? [EN LIGNE] (page consultée le 26 septembre 2016).
Malik V. S., Popkin B. et coll. Sugar-sweetened beverages, obesity, type 2 diabetes mellitus, and cardiovascular disease risk. Circulation 2010;121:1356-1364