5 réflexions positives pour rester critique face aux vidéos « What I Eat in a Day »
On l’aime en purée, en frites ou en salade, mais on la comprend mal. La patate — ou pomme de terre — traîne depuis trop longtemps une réputation ambiguë : légume pour certains, féculent pour d’autres. Je suis nutritionniste et, dans cet article, on remet les pendules à l’heure sur ce tubercule qu’on adore détester.
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Le Guide alimentaire canadien classe la patate dans la catégorie des légumes. L’Organisation mondiale de la santé, elle, la considère comme un féculent. Et l’Assiette santé de Harvard la place parmi les tubercules, en précisant qu’elle devrait occuper une place modeste dans nos assiettes.
La patate ne sait plus à quel groupe alimentaire se vouer. Elle est victime de rejet et d’intimidation.
Comme nutritionniste, je ne me souviens pas de bien des moments où on a parlé de la pomme de terre de façon positive. Quand on pense à elle, c’est avec un grand « P » : celui de la Patate coupable. Elle reste diabolisée par bien des adeptes de régimes. On en est rendu à un point tel qu’on oublie qu’elle fait partie de notre alimentation locale et qu’elle est franchement économique.
Pour le consommateur, rien n’est simple. Il faut dire qu’il y a un avantage marketing évident à associer la patate au groupe des légumes, plus valorisant et moins « culpabilisant » que celui des féculents. Mais si on s’intéresse aux définitions, la pomme de terre est un légume-tubercule :
Légume : partie d’une plante potagère comestible (fruit, graine, fleur, tige, bulbe, feuille, tubercule, racine).
Tubercule : organe de réserve d’une plante, riche en sucres stockés dans la terre.
Féculent : aliment riche en amidon et en glucides complexes.
Bref, la patate, c’est un peu tout ça à la fois.
Sur le plan nutritionnel, la pomme de terre avec pelure s’apparente davantage aux légumes, grâce à sa teneur en fibres et en micronutriments. Une fois pelée, elle se rapproche du groupe des féculents, car elle devient surtout une source d’amidon.
Et inutile de préciser que les frites et croustilles n’ont plus grand-chose à voir avec la patate d’origine. Ce ne sont plus des légumes, ni vraiment des féculents, mais plutôt des produits transformés riches en gras et en sel.
À la lumière de tout cela, la pomme de terre mérite un double statut: féculent ET légume. Et comme tous les autres aliments, tout dépend de la façon dont on la cuisine et de la fréquence à laquelle on la consomme. Avec sa richesse en glucides complexes, fibres, vitamine C, potassium et antioxydants, la patate est un aliment bien plus nuancé qu’on le croit.
La patate, c’est un aliment à part entière. Ni ange, ni démon.
« Quand vous avez très faim, une pomme de terre n’a pas de peau. »
Comme la majorité des questions alimentaires, ce n’est pas la patate le problème.
C’est quand on en mange trop, trop souvent, ou qu’on l’accompagne de trop de gras et de sel qu’on fait fausse route.
Bref, une patate, c’est une patate.
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Absolument pas. La patate a mauvaise presse depuis qu’on a associé les féculents aux diètes amaigrissantes, mais en réalité, c’est surtout la façon dont on la prépare qui change tout. Bouillie, rôtie au four ou cuite à la vapeur, la pomme de terre garde un excellent profil nutritionnel : elle fournit de l’énergie sous forme de glucides complexes, de la vitamine C, du potassium et, si on conserve la pelure, une bonne dose de fibres.
Ce n’est donc pas la patate qu’il faut craindre, mais plutôt le gras ajouté et le sel qui l’accompagnent trop souvent. Une portion raisonnable — environ la taille d’un poing — s’intègre parfaitement dans une alimentation équilibrée.
En résumé, la patate n’est pas un piège calorique. C’est un aliment simple, rassasiant et local, qu’on gagnerait à réhabiliter.
La patate est un féculent d’origine végétale et un légume-tubercule.
Elle mérite sa place dans une alimentation équilibrée, surtout quand elle est cuite simplement, avec sa pelure, et sans excès de matières grasses.
Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO). Composition en éléments nutritifs des racines et des tubercules [En ligne].
Santé Canada. Bien manger avec le Guide alimentaire canadien [En ligne].
Organisation mondiale de la santé (OMS). Promouvoir la consommation de fruits et de légumes dans le monde [En ligne].
L’Assiette santé de Harvard. The Nutrition Source du département de nutrition du Harvard T. H. Chan School of Public Health [En ligne].