Frites, Coca-Cola et migraine, la tendance McDo qui fait jaser

Le Migraine Meal, entre Coke, frites et soulagement

Le « Migraine Meal », c’est cette combinaison étonnamment simple d’un grand Coca-Cola, parfois Diet, parfois régulier, accompagné d’une généreuse portion de frites bien salées gros format, que plusieurs personnes sur TikTok affirment utiliser pour soulager leurs migraines.

L’idée, c’est de manger cette combinaison dès que la douleur migraineuse se pointe le bout du nez, en espérant qu’elle disparaisse. Et étonnamment, pour certain·es, ça fonctionne. Est-ce la magie du McDo? Pas vraiment. Mais l’effet combiné de la caféine, du sel et d’un apport énergétique rapide n’est peut-être pas étranger à ce petit soulagement.

C’est maintenant ou jamais

Pour en tirer un éventuel bénéfice, ce remède de fortune devrait être consommé au tout début de la migraine, dès les premiers signes annonciateurs de fatigue soudaine (fringale, irritabilité, difficulté à se concentrer). Dans les vidéo TikTok, le migraine meal semble presque toujours être consommée entre la fin de la phase prodromique et le tout début de la phase de céphalée, un moment où certaines interventions, comme la caféine ou l’alimentation, peuvent encore moduler l’évolution de la crise. Une fois que la douleur est bien installée, surtout si elle s’accompagne de nausées, manger devient plus difficile et l’effet potentiel du combo Coke et frites semble s’amenuiser.

Mais bon… ici, on parle de science TikTok. Pas exactement un essai randomisé contrôlé à double insu.

Ce que dit la science (et la nutrition)

Ce que dit la science et la nutrition derrière ce drôle de remède mérite qu’on s’y attarde.

D’abord, la caféine est bien connue pour ses effets analgésiques. Elle agit en resserrant les vaisseaux sanguins dilatés dans le cerveau, ce qui peut temporairement soulager la douleur. Elle est d’ailleurs souvent combinée à des médicaments comme l’ibuprofène ou l’acétaminophène dans certains traitements en vente libre contre les migraines.

Un Coca-Cola contient environ 30 à 40 mg de caféine, soit moins qu’un café, mais dans un format parfois plus agréable à boire pour les personnes migraineuses sensibles aux stimulants trop puissants ou à l’acidité du café.

Cela dit, la caféine peut aussi agir comme une épée à double tranchant. Elle peut soulager, mais elle peut aussi déclencher des migraines si elle est consommée en excès, ou si l’on est en sevrage. Et même si elle est légèrement diurétique, boire un grand verre de Coca-Cola (surtout s’il est accompagné d’un repas salé) peut tout de même contribuer à réhydrater un corps qui manque de liquide. Dans ce contexte, l’effet bénéfique ressenti pourrait être autant attribué à l’apport en caféine qu’à la simple action de boire quelque chose de froid, sucré et réconfortant, quand on est déshydraté.

Un grain de sel

Ensuite, il y a le sel, un élément qui ne fait pas partie du discours nutritionnel des migraines, mais qui peut avoir un brin de logique.

Quand la douleur s’installe, surtout si elle s’accompagne de nausées, de vomissements ou d’un manque d’appétit, on peut facilement se retrouver déshydraté et déséquilibré en électrolytes, notamment en sodium. C’est là qu’un aliment salé – comme des frites McDo croustillantes – peut avoir un effet inattendu. Le sel favorise la rétention d’eau et peut contribuer à rétablir un équilibre hydrique que le corps cherche désespérément à retrouver. Ce n’est pas un traitement reconnu, non. Mais ce petit ajustement physiologique, combiné au simple fait de manger quelque chose de familier et réconfortant, pourrait suffire à alléger temporairement les symptômes.

Et ce n’est peut-être pas un détail anodin. Plusieurs personnes en phase prodromique ressentent une envie soudaine d’aliments salés. Est-ce une simple coïncidence? Une forme de sagesse corporelle? Un signal subtil que le corps tente de nous envoyer? Va savoir!

Une recharge express

Et enfin, il y a le simple fait de manger, souvent négligé dans le casse-tête migraineux. On parle beaucoup de ce qu’il faudrait éviter… mais rarement de ce qu’on a peut-être oublié de manger. Parce que oui, sauter un repas, repousser l’heure du dîner ou naviguer d’une réunion à l’autre avec juste un café dans le ventre, ça peut suffire à déclencher une migraine.

Dans ce contexte, le combo Coke et frites agit comme une recharge express: du sucre, du sel, du gras, de la caféine… un cocktail pas très équilibré nutritionnellement parlant, mais diablement efficace pour calmer un estomac affamé. Ce n’est pas un modèle à suivre au quotidien, bien sûr. Mais au cœur de la tempête migraineuse, quand on n’a pas assez mangé, ça peut certainement boucher un coin.

Alors le Migraine Meal, est-ce que ça fonctionne?

Disons-le franchement, ce n’est pas une intervention validée par les lignes directrices. Mais ce n’est pas non plus totalement absurde. On est quelque part entre la science et le bon vieux remède de grand-mère, version fast-food.

L’effet ressenti pourrait s’expliquer par une combinaison de facteurs physiologiques (glycémie, caféine, hydratation), mais aussi psychologiques comme l’effet placebo, l’attente du soulagement, et le réconfort de manger quelque chose de familier et bon au goût.

Ce qu’il faut retenir (avec bienveillance)

Si ce combo nous soulage, tant mieux. Le risque est relativement faible, tout comme, soyons honnêtes, les bénéfices réels sur le plan thérapeutique. Mais si on en vient à en avoir besoin régulièrement pour soulager une migraine, ce n’est plus un simple coup de pouce ponctuel. C’est peut-être un signe qu’il faut revoir son plan de traitement des migraines avec son médecin. Un “hack” qui devient routine mérite d’être exploré avec un·e professionnel·le de la santé.

Et du point de vue nutritionnel, ce n’est pas tant la qualité de l’aliment qui compte ici, mais plutôt le moment et le contexte dans lequel on le consomme. Ce n’est pas le McDo qui soigne la migraine, c’est peut-être juste le fait de répondre enfin à un besoin de base, comme manger quelque chose de salé, de sucré, d’énergétique quand notre corps a faim ou soif.